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Roland DAUGAREIL : un violon vivant servi par un archet en or...

 

Le CNR de Dijon accueillait les 10 et 11 mai les annuels cours publics de l’Amirésol qui avait invité cette année Roland DAUGAREIL et Dominique PIFARELY.

Est-il besoin de présenter Roland Daugareil (voir interview Lettre 13), professeur aux CNR et CNSM de Paris, 1er violon solo de l’Orchestre de Paris ? Si son palmarès est impressionnant et son parcours époustouflant, son contact reste direct, chaleureux et très humain. Il écoute, analyse, décortique, l’esprit est pétillant, virevolte, l’archet vole sur les cordes. Le programme consacré au grand répertoire était riche, varié, et promettait d’être passionnant. De Bach à Lutoslawsky en passant par Paganini, Mendelssohn, Brahms, Wieniawsky, Dvorak, Ysaye, Bartok et Prokofiev, ce sont treize brillants jeunes violonistes qui venaient de toute la France (dont les CNSM de Lyon et de Paris) solliciter les conseils du Maître.

daugareil L'AmiRéSoL dijon 2003 webRoland Daugareil insiste sur le travail journalier d’un certain nombre de points ; revue de détail :
 l’articulation de main gauche : battements avec doigts posés (dans le jeu on cherchera une diction nette en prononçant les notes intérieurement).
 les gammes en veillant à la justesse et à la régularité (qu’il faut "broyer" avec des rythmes, à l’endroit et à l’envers...)
 les sons filés et les coups d’archet aux différentes places d’archet avec différentes nuances, les Sevcik, Schradieck, etc.
 travail également de l’indépendance (essayez Kreutzer n°2 en lié par 3 avec accents sur les temps !).
 les études (une pour le bras droit, une autre pour la main gauche ou ciblée sur un problème particulier).
 la variété du jeu (articulations, places, longueurs et vitesses d’archet, démanchés, timbres...), l’imagination devant se mettre au service de la direction musicale ("rien ne doit être répétitif").
 la recherche personnelle (construction, caractères, dynamiques, couleurs : "la meilleure étant celle recherchée par soi-même !")
 la recherche et la constance du tempo (tout en gardant une marge de confort).
 le respect méticuleux du texte (en se méfiant toutefois des éditions). Mais Ysaye par exemple, lui-même violoniste, a noté des doigtés, des nuances et des places d’archet précises !
 l’équilibre du corps (à contrôler dans un miroir), la disponibilité des articulations (exercices de souplesse avec l’archet seul).
 l’engagement musical (vivre l’œuvre pour donner une interprétation convaincante).
 le travail dans Bach de la ligne mélodique seule (on ajoute ensuite les accords qui ne doivent pas altérer la simplicité du discours mélodique et son rythme)...

Mais la démonstration devient sublime quand il s’agit du son et de sa projection dans l’espace, grâce à un bras libéré, quitte à "modifier certains coups d’archet musicalement anti-naturels qui peuvent bloquer". Le son naturel (sans jamais forcer) découlant de la voix humaine (le chant avec sa respiration), obtenu par les vitesses et l’allongement d’archet. Et tout à coup dans ses exemples, transporté par la musique, Roland Daugareil semble danser, le violon (un magnifique Stradivarius) paraît prendre vie sous un archet tantôt très retenu, tantôt fusant et bondissant de manière spectaculaire.

Au terme de cette longue journée qui sembla passer si vite, Micheline Lefèbvre, Présidente de l’Amirésol, remercia Roland Daugareil de faire ainsi aimer le violon en plaçant la technique instrumentale au service de la musique.

1er prix du concours de l’Union Européenne, 1er prix de violon et de musique de chambre au CNSM de Paris. Avec pour professeurs : Doukan puis, Menuhin, Vegh, Gulli et Gingold, il remporte le 1er prix du concours International de Stresa puis ceux de Londres, Naples, Belgrade, Sion.

Fondateur et 1er violon du Quatuor Ravel pendant 10 ans, soliste à 22 ans de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et enseignant au CNSM de Paris, Roland Daugareil est ensuite 1er violon-solo de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France et de l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine,avant d’être nommé 1er violon solo de l’Orchestre de Paris. Il a réalisé de nombreuses créations et s’est produit en soliste, sous la direction de grands chefs : Boulez, Mehta, Bôhm, Solti, Karajan, Ozawa, Dohnanyi, Sawallisch, Giulini , Maazel, Eschenbach... en Amérique du Sud, USA, Japon, et Europe accompagné par les orchestres de Prague, Belgrade, Tokyo,Sofia , Orchestre de chambre royal de Belgique, Opéra de Paris, Pasdeloup, Philharmonique de Radio-France, Orchestre de Paris, Orchestre National de Colombie, symphonique du Paraguay, ,National de bulgarie, divers orchestres régionaux en France et dans les festivals d’Okinawa, Kyoto, Festival de Bohème du Sud, Royal Albert Hall et Wigmore Hall à Londres, Bunka Kaikan de Tokyo, Ansbach, Remagen en Allemagne, Indianapolis, Santiago du Chili, Porto et Lisbonne au Portugal, Buenos Aires et La Plata en Argentine, Festival de Montevideo en Uruguay, Festival de Rio de Janeiro au Brésil ,de Sofia en Bulgarie.

Roland Daugareil fait partie du Trio à cordes SARTORY, en compagnie de Tasso Adamopoulos et Etienne Peclard. Sa passion pour la musique de chambre l’a amené à jouer en compagnie de grands interprètes, notamment Y.Menuhin, JP Rampal, A.Ciccolini, JC.Pennetier, P.Devoyon, M. Labèque, Pasquier, Hoffinan, Lagoya, Pidoux, Ph.Muller, M.Bourgue, Pludermacher, Duchable, JF Heisser.

Professeur de violon au CNSM de Paris et au Conservatoire Supérieur de Paris-C.N.R., il enseigne aussi dans différentes Académies Internationales au Japon et USA, en Académies d’été notamment celle de Biarritz dont il a été le Président et assure maintenant la Direction Artistique. Il est invité en tant que membre du jury dans les Concours Internationaux de Violon ,et a été décoré "Chevalier de l’Ordre National du Mérite".

A sa discographie :
- les concertos de Mendelssohn, Bruch, Brahms, Mozart, Symphonie Espagnole de Lalo, Poème de Chausson, tzigane de Ravel, rondo-capriccioso et la havanaise de Saint-Saëns , airs bohémiens et caprice basque de Sarasate , De Falla, Ibert , Paganini ...

- avec le Trio Sartory : Haydn, Beethoven, Dohnanyi, Mozart ;
- musique de chambre avec Portal, Pasquier : Mozart, Chausson (Prix du disque) ;
- en sonate et quatuor à cordes : Ravel, Saint-Saëns ...

Roland Daugareil joue "Txinka" un Stradivarius de 1708.


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